On sait, enfin supposons-le, que ce fut en 1392, pour amuser Charles VI pendant sa démence, que les cartes furent inventées.
As vient d'un mot latin qui servait à désigner une pièce de monnaie. Au piquet, dit un chroniqueur, les as l'emportent sur les rois, parce que selon le vieil adage, l'argent est le nerf de la guerre ! et qu'un roi sans argent serait bien faible.
Le trèfle, herbe abondante dans nos prairies, indique qu'un général ne doit jamais établir son camp que dans des lieux où il peut faire subsister son armée.
Les piques et les carreaux désignent des magasins d'armes. On voit encore des piques dans nos arsenaux ; les carreaux étaient une espèce de flèches, fortes et pesantes, qu'on nommait ainsi parce que le fer était en carré.
Les coeurs sont évidemment l'emblème de la valeur des chefs et des soldats :
David, Alexandre, César, Charlemagne, sont à la tête de chaque quadrille ; c'est que les meilleures troupes ne peuvent rien sans l'expérience et le courage de leurs généraux.
Le titre de valet était fort honorable et les seigneurs le prenaient jusqu'à ce qu'ils fussent armés chevaliers ; aussi a-t-on nommé les quatre valets, Ogier (Hogier-le-Danois ) et Lancelot (du Lac) chevaliers de la Table Ronde, compagnons du Roi Arthur pour pique et trèfle, Lahire (c'est Etienne de Vignoles pour le coeur, dit la Colère ou encore la Hire) ennemi juré des Anglais et Hector pour le carreau, tous deux capitaines distingués de Charles VII.
Dames : l'anagramme de Regina est Argine, c'est Marie d'Anjou, femme de Charles VII ; Rachel représente Agnès Sorel ; Pallas, la valeureuse Jeanne d'Arc, et Judith, Isabeau de Bavière, femme de Charles VI.
Il est facile de reconnaître Charles VII dans le roi de pique. David persécuté par le roi Saül, attaqué par son fils Absalon, représente Charles VII déshérité et proscrit par Charles VI, reprenant ses Etats à main armée, et tourmenté depuis par son fils, qui troubla par ses complots les dernières années de son règne, et même causa sa mort.
Quand aux figures plus classiques qu’on trouve de nos jours sur nos cartes à jouer françaises, désignées jadis comme «le portrait français», elles sont donc bien peu républicaines avec leurs Rois, Reines et Valets qui remontent à l’ancien régime et évoquent des figures peu démocratiques, mais leurs positions tête-bêche ne datent que de 1830. Faut-il y voir le signe des retournements toujours possibles du jeu politique ?
L'énigme du jour : "Au bal costumé, des enfants facétieux gambadaient, hilares, infatigables. Joyaux kaléidoscopiques, lampions multicolores, nous offraient partout quelque resplendissant spectacle. Titubant, un vénérable wagonnier xanthoderme y zigzaguait. Yogis xénophiles, wattmen vaniteux, unis temporairement, sirotaient, rêveurs. Quand, promeneurs obscurs, nous musardions, la kermesse joyeuse immortalisait héros grecs, farfadets et danseurs chinois bizarrement accoutrés."
Que peut bien être la particularité de ce texte ?
7 commentaires:
Très bien cette histoire des cartes ! Quant à l'énigme ....j'y retrouve mon alphabet !
Quant aux figures plus classiques, Hum Hum, camarade ! Tu t'laisses aller ! Dame Aurtho est en vacances ? Partie rejoindre la Dame de Pique ? o:))
Sympathique exercice d'écriture qui se pratique beaucoup dans des ateliers d'écriture.
Dit Webradio si je me mets sur la liste rouge, c'est bien pour que personne d'inconnue ne m'embête au téléphone !
Hep ! Kirnette, la réponse à l'énigme d'hier a été mise "automatiquement" cette nuit... Regarde sur la droite dans le bloc "Réponses aux énigmes des dédales"...
Ben au moins celle-là je l'avais trouvée pour une fois !
Hier, Web nous emmenait en voyage dans "le monde de Gulliver". Aujourd'hui, par l'atmosphère très étrange dégagée par l'énigme et la présence de toutes ces cartes à jouer, nous voici transportés dans un univers digne "d'Alice au Pays des Merveilles" !...
Enregistrer un commentaire