vendredi 25 juillet 2008

Notre revanche sera le sourire de nos enfants !

Je vous avais dit aimer l'Irlande... En juin 1981, avec des amis, nous sommes allés là-bas... Et perdu dans ce beau pays, nous avons franchi cette satanée frontière artificielle entre le sud et le nord, se retrouvant ainsi dans la partie "annexée" par les anglais. Barbus et chevelus, ces anglais nous ont pris pour des activistes, et nous avons goûté aux joies de leurs geôles... Pourquoi ? Parce que Bobby Sands et ses amis ne nous laissaient pas indifférents ! Bah, je vous raconterai un jour ce périple, ainsi que mes nombreuses visites dans ce pays, un peu plus en détail. Mais aujourd'hui, j'avais envie de reparler de mon pôte Bobby !
Murale dédiée à Bobby Sands sur un mur de Belfast
"Tout le monde, républicain ou autre, a son rôle particulier à jouer...
Notre revanche sera le sourire de nos enfants.
"

Pour celles et ceux qui découvrent ce personnage, Bobby Sands était un ancien commandant en chef de l'IRA (Armée Révolutionnaire, ou Républicaine, Irlandaise), emprisonné dans les années 70 au sinistre bloc H de la prison de Long Kesh.

En fait, Bobby Sands est né le 9 mars 1954 à Rathcoole, un quartier de Newtownabbey en Irlande du Nord. Sands rejoint les forces de l’IRA en 1972 après une enfance très marquée par les affrontements entre les communautés protestantes et catholiques. Avant la fin de l’année, il est arrêté et emprisonné jusqu’en 1976.
A sa libération, il retourne auprès de sa famille et vit à Twinbrook, à l’ouest de Belfast. Bobby devient rapidement un des principaux activistes de sa communauté. Il ne reste en liberté qu’une année. Il est arrêté avec quatre de ses compagnons dans une voiture, en possession d’un revolver. Lors de son procès en septembre 1977, il est accusé d’avoir commis un attentat. Cette charge contre lui est rapidement abandonnée, faute de preuves. Il est néanmoins condamné pour possession d’une arme et envoyé en prison pour une durée de 14 années.
Il est emprisonné à la prison de Maze qui est surnommée Long Kesh par les républicains. En prison, Sands devient journaliste et poète. Ses écrits sont publiés dans le journal de l’IRA An Phoblacht.

En 1976, le gouvernement britannique supprime le statut de prisonnier politique aux prisonniers républicains : ils seront désormais traités comme de simples criminels.
Ces derniers protestent en refusant le port de l'uniforme des droits communs - ils porteront une couveture..., puis une grève de l'hygiène mais le gouvernement ne bouge pas d'un pouce. En 1980, Bobby Sands commence une grève de la faim. Au bout de six semaines, le gouvernement fait des promesses concernant l'amélioration du traitement des prisonniers mais elles ne seront pas tenues.
Alors, Bobby Sands recommence une grève de la faim en mars 1981. 9 camarades suivent son exemple. Les 10 grévistes reçoivent un soutien sans pareil de toute l'Irlande et du monde entier. Bobby Sands a été même élu (à titre symbolique) député Sinn Féin au parlement de Westminster ! Mais rien de tout cela ne fait céder le premier ministre, Margaret Thatcher.
Bobby Sands meurt le 5 mai 1981 après deux mois de grève de la faim et est devenu un des plus celèbres martyrs républicains.
Les dix grévistes de la faim
Les 10 grévistes de la faim...

3 commentaires:

Chipie a dit…

Il serait intéressant de savoir où cette photo a été prise !

Webradio a dit…

Cette représentation de Bobby Sands se trouve le long d'une route, à la périphérie de Belfast... Elle mesure au moins 5 mètres de haut !
Que la vie est pleine de coïncidence... Hier midi (le 25 juillet donc), j'ai rencontré à nouveau ma Jolie Irlandaise : Lio, dont j'ai déjà parlé sur Radio-Aspic. Elle était avec son papa, et nous avons discuté de là-bas. Il a bien vu que j'aimais son pays. Il a juste terminé notre entretien (qui a duré au moins une heure) par un "Crazy Man". Il faisait allusion à ma fréquentaion des geôles anglaises...

Catherine a dit…

Je connaissais la fin de la vie de Bobby Sands. Les autres indépendantistes ont arrété la grève de la faim. Ont-ils eu plus d'égards de la part des autorités anglaises ? Ont-ils été libérés ?
Maintenant, je m'interroge. Il faut
que je me renseigne.

Et votre groupe ? Il faudra effectivement nous en dire plus (il y a prescription maintenant), et nous offrir plus de photos.